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Votre cerveau Face a lui-même

Véronique Heuze • 9 septembre 2024

La perception que le cerveau a de lui-même : Un paradoxe complexe

Le cerveau humain, avec sa remarquable capacité à traiter et à répondre aux stimuli externes, est confronté à un paradoxe fascinant : il ne peut pas se percevoir directement. Il ne s'agit pas d'un défaut, mais plutôt d'une conséquence de l'évolution du cerveau pour assurer la survie. Son objectif principal est d'interpréter les données externes, et non de réfléchir à ses propres processus. Cette limitation est essentielle pour comprendre le fonctionnement du cerveau, notamment en termes de traitement prédictif et de gestion des ressources.
Comprendre ce paradoxe nous aide à mieux saisir l'intérêt d'outils de pointe en neurosciences tels que NeurOptimal®, un système de neurofeedback dynamique unique au monde. L'entraînement cérébral proposé par NeurOptimal®, permet au cerveau de se percevoir en temps réel et d'ajuster ses fonctionnements, offrant ainsi des avantages potentiels tant sur le plan cognitif, émotionnel et physiologique.

Le cerveau est conçu pour se concentrer vers l'extérieur, scrutant constamment l'environnement pour assurer la sécurité et naviguer dans le monde. Bien que nous soyons conscients des résultats de l'activité cérébrale, tels que les pensées, les émotions et les sensations, nous ne pouvons pas accéder consciemment aux processus neuronaux qui génèrent ces résultats. Cette absence de retour sensoriel direct signifie que, contrairement à d'autres parties du corps, le cerveau ne dispose pas de récepteurs internes pour contrôler ses propres fonctions. Nous ressentons le travail de notre cerveau sous forme de pensées et d'émotions, mais les mécanismes neuronaux sous-jacents restent inaccessibles. Cette déconnexion contribue également à l'illusion d'un moi unifié. Notre sentiment d'identité est le fruit de l'intégration par le cerveau des données sensorielles et des souvenirs en un tout cohérent, mais cette construction dynamique occulte le fonctionnement interne complexe du cerveau. Cette structure garantit que nos ressources cognitives sont principalement consacrées à la survie, à l'analyse du monde extérieur à la recherche de menaces et d'opportunités, plutôt qu'à la conscience de soi.

Contrairement à l'idée répandue que le cerveau réagit en mode lutte ou fuite face aux menaces, les recherches récentes montrent qu'il fonctionne essentiellement de manière prédictive. Le cerveau ne réagit pas au monde , il prédit à l'avance comment agir et ce qu'il va vivre dans l'instant suivant plutôt que de réagir aux dangers. Le cerveau interprète les informations sensorielles en fonction du contexte et des expériences passées. Il anticipe en permanence les besoins de l'organisme pour réduire l'incertitude et économiser de l'énergie. Cette approche rend le monde plus prévisible, mais dans un environnement imprévisible, cela peut conduire à du stress et de l'épuisement.

L'ancien modèle du "cerveau triunique", qui divise le cerveau en trois couches évolutives (cerveau reptilien, système limbique et néocortex), est désormais considéré comme dépassé et inexact. Les neurosciences modernes révèlent que le cerveau ne fonctionne pas selon des circuits distincts. Il fonctionne plutôt comme un système hautement intégré, où les différentes régions interagissent de manière complexe et dynamique. Les processus émotionnels, instinctifs et rationnels ne sont pas confinés à des zones spécifiques, mais impliquent des réseaux neuronaux distribués à travers le cerveau.


Des études sur les animaux, notamment sur des souris, montrent que face à une menace, elles adoptent des comportements plus complexes que le simple fait de fuir ou se figer. Elles cherchent à réduire l'incertitude de leur environnement en récoltant des informations, ce qui reflète le rôle du cerveau dans la gestion proactive des menaces. 

Le cerveau cherche à réduire l'incertitude car cela permet d'économiser de l'énergie. Dans un monde intrinsèquement imprévisible, la capacité du cerveau à réduire l'incertitude est cruciale pour la survie. Lorsqu'ils sont confrontés à des situations ambiguës, telles que l'odeur d'un prédateur ou un événement soudain et inattendu, les animaux et les humains ont tendance à tester la situation en effectuant des vas et viens et en recueillant des informations afin de réduire l'incertitude, un peu comme un enfant qui teste prudemment les vagues de l'océan en effectuant des allers-retours.


En ce sens, le rôle du cerveau ne se limite pas à éviter les menaces, mais à gérer efficacement les ressources corporelles dans toutes les situations, qu'elles soient banales ou dangereuses. La substance grise périaqueducale, « PAG » dont on pensait autrefois qu'elle contrôlait uniquement les réactions de lutte ou de fuite, est aujourd'hui considéré comme faisant partie d'un réseau plus large coordonnant diverses réponses au stress régulant et coordonnant les systèmes de l'organisme dans les situations stressantes et non menaçantes. Elle fonctionne en permanence, veillant à ce que le cœur, les poumons et les autres systèmes soient alignés sur les prévisions du cerveau, que nous soyons engagés dans des tâches émotionnelles ou intellectuelles.


Cette compréhension du fonctionnement du cerveau a des conséquences importantes pour notre vie quotidienne. La dépendance du cerveau à l'égard des prédictions façonne nos réponses cognitives et émotionnelles. Lorsque l'incertitude persiste, le besoin constant du cerveau de générer et d'actualiser des prédictions peut entraîner du stress et de l'anxiété. Ces sentiments ne sont pas dus à des circuits de lutte ou de fuite surchargés, mais au fait que le cerveau s'efforce de gérer l'incertitude. Si la situation n'est pas résolue, les efforts soutenus du cerveau pour réduire l'ambiguïté peuvent devenir épuisants sur le plan métabolique, entraînant une fatigue mentale et une détresse émotionnelle.


En outre, la dépendance du cerveau à l'égard des expériences passées pour générer des prédictions peut entraîner une rigidité comportementale. Lorsque le cerveau privilégie les schémas familiers, il peut résister à l'adaptation à des situations nouvelles ou inattendues, ce qui limite notre capacité d'apprentissage et de développement. Cette rigidité peut devenir particulièrement problématique dans un monde en constante évolution, car le cerveau peut avoir du mal à ajuster ses prédictions aux nouvelles circonstances, nous laissant bloqués dans des modes de pensée ou de comportement dépassés.



L’explication de ces mécanismes met en avant la pertinence de la technologie NeurOptimal®. Ce système dynamique et non linéaire offre au système nerveux un retour d'information en temps réel sur son activité cérébrale, permettant au cerveau de s’observer et de corriger ses schémas inefficaces. En s'ajustant à ces retours ( feedbacks), le cerveau réduit l’incertitude dans son traitement de l'information, allégeant ainsi  les coûts métaboliques liés aux prédictions constantes et favorisant une plus grande flexibilité d’adaptation à de nouvelles situations. Grâce à ses micro-interruptions sonores callée sur l’EEG unique de chaque personne, NeurOptimal® renforce ainsi l'autorégulation du cerveau, libère des ressources cognitives et améliore ses performances, tant sur le plan mental, émotionnel que physiologique.






Références :

Neural computations of threat  -  Ifat Levy1 and Daniela Schiller2

The coming decade of digital brain research: A vision for neuroscience at the intersection of technology and computing

 

The BRAIN Initiative: developing technology to catalyse neuroscience discovery


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